mardi 26 février 2008

Massacre à la tronçonneuse (1974)


S'il y a bien un film qui semble intouchable dans le monde des fans de cinéma d'horreur, il s'agit bien de Massacre à la tronçonneuse de Hooper. Peu de films portent aussi bien le titre de "culte" que celui-ci...et c'est bien pour ça que je choisis de m'en occuper cette fois! C'est tellement plus amusant de s'attaquer à une oeuvre autant adulée, et d'attiser la haine des lecteurs! Avant toute chose, il faut préciser un point. Les fans de TCM, dans leur grande ouverture d'esprit, estiment que seule ce qu'ils appellent la "génération Scream" (entendez par cela les post-ados apparemment) n'aime pas le film. Première erreur donc. Seconde erreur: si on n'aime pas TCM c'est "parce qu'il n'y a pas de sang". Argument grotesque, puisque pour ma part je suis fan de bon nombre de films jouant plus sur la peur que sur le gore. Dans le domaine du stupide, n'oublions pas ces réactions qui veulent que "si tu n'aimes pas TCM de Hooper, c'est que tu n'aimes pas le cinéma d'horreur" et qu' "il est interdit de préférer le remake à l'original"...Cette mise au point effectuée, passons maintenant au film.




D'entrée, un avertissement: le film est tiré d'une histoire vraie. Un groupe de jeune a été zigouillé par une famille de dingues. C'est d'autant plus tragique, nous explique le texte, que les victimes étaient jeunes, et qu'en plus il y avait un handicapé parmi eux. Une entrée en matière particulière donc, avec la volonté de donner un côté très glauque aux images qui vont suivre, et de nous faire nous apitoyer davantage sur les personnages. Las, si à l'époque l'impact pouvait être douloureux, ce n'est plus guère le cas. Surtout si on a pris soin de se documenter un peu sur l'histoire d'Ed Gein dont l'histoire s'inspire de loin. Un défaut plus lié aux temps actuels où la violence est banalisée par les médias (c'était la seconde désabusée) et où beaucoup de survivals s'inscrivent dans cette véracité des faits.




Nous suivons le parcours d'un groupe de cinq personnes: Kirk, éphèbe à l'ancienne, Pam, la pouffe adepte d'astrologie, Jerry, à l'apparence de junkie, Sally la blondasse adepte de défénestration et son frêre Franklin, l'handicapé. Seuls ces deux derniers feront l'objet d'un véritable développement. L'handicapé est maladroit, stupide, capricieux, jaloux, ridicule et grotesque (qui a dit "normal c'est un handicapé?"). Bref, particulièrement antipathique. Sa soeur est fort peu maligne et attachante, assez égocentrique, et n'hésitera d'ailleurs pas à menacer de laisser son frêre en arrière en pleine nuit alors que leurs amis ont disparu. Elle est belle la famille! Sur la route, ils prennent un autostoppeur dont la dégaine n'inspire que très peu confiance. Mais la jeunesse américaine s'inquiète de son prochain, et n'hésite pas une seconde à l'aider. Malheureusement, il s'avère que celui ci est fou. Traduction dans le film: il rigole comme un con, se mutile, mutile les autres...Donc rapidement, il est dégagé du van.




Notre groupe d'amis arrive à l'ancienne maison de Sally et Franklin. L'occasion pour ce dernier de nous faire une petite crise de jalousie tout à fait ridicule, et pour Hooper de faire des gros plans sur les araignées (?). Pam et Kirk décideront d'aller faire un tour (ce sera l'occasion d'une bonne grosse vanne sur l'handicapé), et tomberont sur une maison: celle de la famille de dégénérés. Kirk paiera cher le prix de sa curiosité et de son impolitesse: entrant sans y être invité dans la maison, il se fera assommer par une sorte de travelo géant portant un masque de peau humaine: Leatherfesse (hein? on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas l'orthographe exacte?). Pam suivra bientôt, non sans avoir d'abord fait le tour du propriétaire, effectuant le détour par une pièce remplie de babioles...La nuit approchant, Jerry part à leur recherche. Ayant sans aucun doute un don de clairvoyance, il devine que ses amis sont dans la maison. Il subira le même sort qu'eux. La nuit tombée, Sally et l'handicapé décident de partir à la recherche de leurs camarades. Oui, ils sont courageux, et n'hésitent pas à s'enfoncer en forêt en pleine nuit, malgrè les difficultés que pourrait poser l'avancée d'un fauteuil roulant dans un tel environnement. Pourtant, le sol de la forêt semble merveilleusement plat et dépourvu d'obstacles. Ca n'empechera pas Franklin de se faire découper par Leatherfesse.




S'ensuit dès lors la scène de poursuite. On fait la forêt dans un sens en hurlant, poursuivi par un tueur qui sert les dents pour se frayer un passage entre les branches avec sa tronçonneuse (tiens? on nous avait pas montré peu de temps avant qu'il avait une dentition particuliere? bref...). Etape par la maison témoin des meurtres précédents, qui lui donnera l'occasion de passer à travers sa première fenêtre, et Sally sème enfin son ennemi. Mais adepte de la performance, elle hurlera aussitôt pour qu'il puisse retrouver sa trace. Elle débarquera finalement dans une station service visitée plus tôt dans le film, où se trouve le frêre de Leatherfesse, qui la ramènera au bercail après l'avoir violentée à coups de balai (un affrontement d'une violence insoutenable!). Cette fois, c'est une scène "culte" qui arrive: celle du "repas". Sally continue à hurler, pendant que les trois frêres (non, aucun lien avec les Inconnus) la "torturent psychologiquement" (ça se limite à "on est méchant pas beau et on va te tuer"), et amène le grand père quasi momifié pour participer à la fête. Mais tout est bien qui finit bien: profitant d'un instant d'inattention de l'ensemble de la famille, Sally réussit à traverser une nouvelle fenêtre et s'enfuit. L'autostoppeur finit par périr sous les roues d'un camion dont le chauffeur préférera prendre la fuite à pied, pendant que Sally arrête une voiture (décidément, elle est bien fréquentée cette route qui passe soudainement à quelques dizaines de mètres de la maison d'une famille de cannibales), laissant Leatherfesse tout à sa joie nous exécuter une chorégraphie de patinage artistique (hein? il est en colère de voir sa proie lui échapper? ah...).




Poussons la mauvaise foi jusqu'à taper quelques mots de conclusion: TCM de 74 est donc un survival qui a terriblement vieilli, et dont la violence semble aujourd'hui bien innocente. Ce qui est un peu le lot de la plupart des films de ce genre, aussi reviendrai je sans doute vous parler de Delivrance, ou La colline a des yeux de Craven. TCM engendrera trois suites, toutes plus grotesques les unes les autres, et plus récemment un sympathique remake et une préquelle intéressante, qui plairont assurément aux "djeuns" de la "génération Scream"...C'est terminé pour cette fois, j'espère que vous me détestez désormais encore plus.
Ste²ve

samedi 2 février 2008

Halloween, la nuit des masques

Une nuit d'Halloween, Michael, une jeune garçon, tue sa soeur à coups de couteau. Quinze ans plus tard, la veille d'Halloween, il s'échappe de l'asile pychiatrique où il est interné et revient sur les lieux de son crime. Le docteur Loomis, son psychiatre, se lance à sa poursuite.


En 1978 après Jesus Christ, toute l'Amérique est touchée par le fléau du sexe...Toute? Non car Laurie Strode résiste encore et toujours à l'envahisseur phallique . Envahisseur phallique qui semble reprendre la Blitzkrieg, ses rares attaques ne durant que quelques secondes, pour néanmoins obtenir la victoire. Peu regardantes sur l'endurance les filles de l'époque...C'est peut être pour ça que Laurie Strode n'y trouve aucun interêt. Perdre deux minutes de sa journée pour le sexe, quelle idée idiote! Je préfère étudier et fumer des trucs bizarres, c'est tellement plus fun! Icone de la virginité malgrè elle, le personnage créé par John Carpenter n'est néanmoins rien d'autre que l'ancêtre des pouffes héroïnes de la grande lignée de slasher qui suivront, et qui continuent à nous envahir encore actuellement. Il faut dire que c'est simple: un tueur masqué, des victimes et, par la suite, un whodunit débile (Halloween a quand même cet avantage: on sait dès le départ qui est le tueur. Comme ça, on peut se concentrer sur tueur-victimes sans trop en faire).




Le tueur, parlons. Michel (dans la savoureuse VF que je conseille à tous) tue, le soir d'Halloween, sa grande soeur nympho qui vient d'avoir une micro relation sexuelle avec son petit copain. Pourquoi? PARCE QUE C'EST LE MAL INCARNE nous dira t'on. Oui mais sérieusement? TU CROIS QUAND MEME PAS QU'ON VA S'EMMERDER A TROUVER UNE RAISON VALABLE, C'EST UN SLASHER ON TE RAPPELLE, ON S'EN BRANLE DU SCENARIO! Me voila rassuré, j'ai cru qu'on allait avoir un tueur à mobile, mais non, il tue gratuitement. Enfin, en théorie, car Halloween 2 viendra nous prouver le contraire. Michel a donc passé quinze ans dans un asile psychiatrique. Sans parler, sans rien faire. Mais il a appris trois choses: tout d'abord conduire, lire une carte routière, et repérer les pouffes rien qu'en les voyants. Trois qualités nécessaires pour revenir chez lui et buter des pouffes au hasard. Mais il sera pris en chasse par le Docteur Loomis, vieux grabataire obsédé par le gosse, qu'il a étudié pendant 15ans (il devait pas se faire chier en face d'un gosse qui ne parlait jamais). De cadavres en cadavres, la route du monstre le mène tout droit à Haddonfield, lieu de ses premières péripéties.



Si le film était chiant jusque là, rassurez vous, on va bien se marrer dans la seconde partie. On suit donc les pas de Michael, LE MAL INCARNE passé maître dans l'art de la filature, de Laurie qui se doute que quelquechose d'étrange se trame, et du Docteur Loomis qui s'excite dans sa poursuite du MAL INCARNE. Nous arrivons donc le soir d'Halloween, par le plus grand des hasards (après tout, rien ne vient justifier cette date spéciale dans le film). Pendant que la gentille et innocente Laurie fait du baby sitting, ses amies passent leur soirée à des occupations scandaleuses, à base de sexe furtif, de topless et d'ennui. Les scènes grandioses se succèdent alors. Après une relation sexuelle de 8 secondes, un homme aux grosses lunettes et à la charmante coiffure se fait poignarder sur une porte, tout simplement épinglé comme un papillon chez un collectionneur. Magie de la physique, le couteau tiens sur la porte, malgrè le fait qu'il supporte le poids de sa victime. LE MAL INCARNE a décidément des pouvoirs étonnants. Evidemment, c'est ensuite la pouffe qui y passe. Michel se déguise alors (ben oui, nous sommes la nuit d'Halloween!) en drap à lunettes. La pouffe, tellement excitée à l'idée de passer 8 nouvelles secondes de bonheur, se laisse prendre (!!!) au piège, et mourra étranglée par le fil du téléphone...La pouffe suivante mourra en revanche à l'issue d'une scène particulièrement chiante. Si le suspense est présent les premières minutes de son passages, ça se transforme vite en lassitude tant l'action s'éternise, pour se terminer de façon grotesque dans la voiture, où Michel savait que la pouffe allait se réfugier, même s'il y a des habitations tout autour. Que voulez vous, c'est la puissance du MAL INCARNE.



Michel ira ensuite enfin s'en prendre à Laurie, dans un final incroyable. Non seulement il a pris le temps d'installer une jolie surprise à l'étage, mais surtout il réussira à louper sa victime (qui n'est pas encore sa soeur, comme quoi la loi Hortefeux sur les tests ADN aura au moins le mérite de clarifier une bonne fois pour toute cette relation), de dos, immobile. Difficile à croire pour LE MAL INCARNE, mais à ce niveau là du film, on ne cherche plus vraiment la crédibilité. Après moultes péripéties, Laurie réussit à enlever le masque du MAL INCARNE (qui n'est finalement qu'un homme tellement moche qu'il ne peut survivre sans son masque), et à ce moment là arrive, comme un cheveux sur la soupe (ou un raccourci scénaristique, c'est comme vous préférez), le Dr. Loomis, qui tirera sur son protégé, le faisant chuter par la fenêtre. Mais ce dernier disparaît, laissant à jamais planer la menace fantôme ( *respiration lourde* "Laurie, je suis ton frêre"*). Du moins, jusqu'à la première suite...



Premier slasher à masque, Halloween est donc incohérent, chiant de bout en bout, malgrè quelques passages amusants. Pour ne pas être totalement de mauvaise foi, je saluerai quand même la puissance du score musical, et l'efficacité des débuts de scènes. Le reste est chiant, entre des acteurs qui se demandent parfois ce qu'ils font là (Jamie Lee Curtis et Donald Pleasance ont rarement été aussi peu expressifs), des meurtres peu intéressants et une histoire invraisemblable et lisse. Bref, le digne ancêtre de la série de slasher qui fait encore rage de nos jours.

Ste²ve

vendredi 1 février 2008

La derniere maison sur la gauche

La derniere maison sur la gauche...Une réputation sulfureuse de film choquant, horrible, "une vraie épreuve" tant c'est réaliste.




Ben pu*ain...Faudra m'expliquer comment on peut être choqué ou même dégouté devant le film...Rien, absolument rien de ce qui est montré ne justifie la réputation du film. Comment peut on affirmer sérieusement que le film est froid et cruel quand on voit les péripéties des personnages, leurs réactions, sans parler des roles secondaires? Les deux pouffes, à la recherche de trucs à fumer, se font pieger de maniere ridicule par une tete de con qui les ramene aux 3 autres gueules de cons (dont une conne), qui décident alors de les torturer/violer. Faut dire que les gugusses sortent de taule et qu'avec leurs physiques avantageux et leur dégaine, ils ont sans doute plus reçu que donné niveau sexe. Et en plus, leur nymphomoche de copine refuse de se faire sauter tant qu'il n'y aura pas deux autres filles de plus. De quoi justifier l'enlevement donc, qui ne semble pourtant pas du tout planifié. Alors pendant ce temps, les parents s'inquietent en faisant un gateau, mais la police les rassure. De toute façon le vrai probleme dans l'histoire, c'est que le téléphone fonctionne un coup sur deux. Ce qui semble satisfaire les deux flics, plus avides de gateaux que d'enquetes.



Les méchants pas beau déplacent les deux filles dans leur coffre, mais comble de malchance (ou comble de la ficelle scénaristique), ils tombent en panne à coté de la maison de la maman de Mari (oui, une des victimes). Ils décident alors d'aller faire joujou avec les pouffes dans les bois. Apres plusieurs humiliations tellement bien filmées qu'on n'a meme pas de peine pour elles, l'une des deux tente de s'échapper. Scènes d'action incroyables, avec la fille poursuivie à une vitesse folle dans les bois, passant sous les troncs au lieu de les esquiver pour laisser le temps aux méchants de la rattraper. Et en plus, ce bois doit faire tout au plus 25m², puisqu'au terme de cette poursuite infernale, la fuyarde tombe sur le chef de la bande. Quel malheureux hasard. La fille est bien entendue mise à mort, dans une interpretation d'actrice qui ferait rire Steven Seagal. On revient alors à la 1ere victime, qu'on va tuer également apres l'avoir violé (baillements de circonstance pour la scene de viol), et apres une poursuite à la marche. La pauvre périra dans le lac, tuée de deux balles dans la tete.



Pendant ce temps, Craven vient mettre en place l'élément "comique volontaire" du film avec les péripéties des deux flics. En effet, ils ont été prévenus que les fugitifs avaient été repérés dans leur secteur, mais surtout, ils ont vu leur voiture en repartant de la maison au téléphone maudit. 15km à faire, ils prennent la voiture. Malheureusement, ils tombent en panne (gag 1). Ils croisent une 1ere voiture qui refuse de les prendre et dont les occupants les insultent (gag 2). Puis une seconde, conduite par une black au sourire spécial (gag 3), qui refuse de se séparer des caisses de poulets qu'elle transporte (gag 4) et leur dit de monter sur le toit (gag 5) d'où ils tombent (gag 6). Toutes ces péripéties aidant, ils n'arriveront au terme des quelques km qui leur restent qu'au petit matin. C'est sans doute le fait de manger des gateaux qui leur pese, parce que 10km en plusieurs heures, faut quand meme le faire... Revenons à nos tueurs, qui réussissent à se faire accueillir chez les parents de Mari pour la nuit. Evidemment, les parents, attristés qu'ils le sont par la disparition de leur fille, s'empressent d'ouvrir leur foyer à cette bande de gueules de criminels. Parce que dans l'Amérique profonde, tout le monde est gentil et naif. Evidemment, ils vont découvrir que leurs invités ont tué leur fille (scène remarquable de finesse scénaristique...) et décider de se venger.



Pendant que la maman joue à touche pipi avec l'un des criminels, le papa se transforme en MacGyver (avec un peu de Denis la malice vu l'intelligence des pieges)...On aura alors la joie de voir un combat avec des coups non portés, non armés, avant un duel tronçonneuse/tabouret des plus incroyables (oui, car c'est le tabouret le plus puissant). La pouffe des tueurs s'enfuit droit devant elle, et tombe malencontreusement dans la piscine (non mais franchement, comment peut on etre aussi con?) et se fait tuer à son tour. C'est alors qu'arrivent les zouaves de la police, et le film se termine donc comme ça. Ah oui, important: le film est "tiré d'une histoire vraie". Bref, tout ça pour dire que, plus qu'une déception, ce fut une vraie surprise de découvrir ce film, qui a tout du nanard plutot que du rape & revenge glauque. Aucun élément ne justifie les adjectifs attribués à cette mer*e infame, qui s'enfonce à chaque scene dans le ridicule le plus absolu. Impossible pour moi de mettre plus qu'un bon 0/6, d'autant que Craven filme avec ses pieds et que la musique est completement débile. Au moins, un adjectif ne mentait pas: le film est infame, et il est difficile d'aller jusqu'au bout. Mais c'est davantage une question de qualité et d'ennui que de dégout.

Ste²ve

Demons












ATTENTION, ENORMES SPOILERS, NE LIRE QUE SI VOUS AVEZ VU LE "FILM" (ou si vous ne comptez pas le voir...)






L'histoire est simple, mais se veut pleine d'ambitions: le film dans le film, le parallele entre la fiction et la réalité, le tout bien gore à la sauce ritale. Enthousiasme d'un coté, baillement poli de l'autre. Le film s'ouvre sur une vraie fausse poursuite meme pas flippante et meme pas logique (rassurez vous, ce sera comme ça tout le long du film) pour finir par installer les 3/4 du "scénario" (j'ai des scrupules à utiliser ce mot): il ya un film dans un cinéma! Alors tout le monde y va.



Heureusement, celui qui distribue les places a la bonne idée d'en faire profiter tout le monde. Ainsi, les Blacks craignos, l'aveugle et sa femme adultere, son amant, des jeunes adultes en chaleur, des jeunes adultes coincés, un vieux raleur se rendent au cinéma, et donnent leur tiquet à une guichetiere qui parait étrange, comme si elle savait quelquechose, qu'elle le cachait aux personnages, mais s'arrangeait pour que la personne qui regarde Demons le sache (attention montée du suspense...on s'apercevra finalement que non, c'est un personnage comme les autres, qui n'a rien à cacher, rien à foutre là...mais bon, on y a cru, c'est deja ça). Et là vient le drame. Que dis-je! le cataclysme! Une des blackos craignos se blesse en retirant un masque! Avec une pointe spéciale qui ne pique que quand on l'enleve. Le tout sous l'oeil de la guichetiere qui semble nous cacher quelque chose! L'incident passé, tout le monde se retrouve dans la salle. Assis sur des chaises en bois, les spectateurs assistent (je ne peut pas dire "regardent", il ya un aveugle dans la salle et des jeunes adultes en chaleur) à un film d'horreur tout pourri. Et là la magie du film nous apparait: nous regardons un film pourri dans lequel il ya un film pourri! Le parallele est là! Forts, ces italiens, il fallait y penser...Et en plus ya un personnage du film dans le film (oui, ça devient compliqué cette histoire de films) qui se pique avec un masque en le retirant! La légende dit qu'il devrait bientot se transformer en démon (sous entendu: tu vas avoir une gueule de con, des yeux globuleux, des dents pointues, tu vas vomir vert, tu vas etre ridicule, et tu squatteras devant l'écran, un gros plan sur ta tronche, pendant 10minutes de métrage). La blackos craignos qui s'est faite piquos par le masquos décide alors de sortiros de la sallos...et croise la guichetiere qui semble nous cacher quelquechose...



Et là, scenes gores: de la morve sur le miroir! Puis peu à peu, les spectateurs commencent à etre infectés. Et à mourir. Et à se transformer. Et à tuer. Avec des scenes gores moches, débiles, à mourir de rire. Tiens! Des méchants voyous rebelles -dont on n'a rien à foutre- dans une voiture. Tiens, le passage obligé du "je suis infecté, tue moi!" "mais non, tu es mon ami, je t'aime" "tue moi si tu m'aimes! je ne veux pas devenir un méchant démon tout moche et ridicule!" "d'accord, mais je vais attendre que tu te transforme, histoire de voir à quoi tu ressembles" "BEUARRRH je me transforme" "PAN!" (oui à ce moment du film, le héros utilise un sabre). Je m'enflamme, je m'enflamme, je m'aperçois que j'ai oublié de parler de LA SCENE CULTE! DONT TOUT LES MAGAZINES SPECIALISES PARLENT! DONT LA PHOTO EST PARTOUT! ET QUE MEME LA POCHETTE DU DVD MAD MOVIES ENCENSE! LE DEMON QUI SORT DU CORPS DE LA VICTIME! Nan mais franchement, tout le monde s'est donné le mot pour se foutre de notre gueule sérieux? J'ai rarement vu un truc aussi débile, aussi gratuit, aussi mal fait. Rétablissons la vérité: la scene culte n'est qu'un truc plus grotesque que le reste du film. Ce en quoi elle est certainement remarquable il est vrai... Entre temps, tout le monde s'est transformé en démons, dont les blackos craignos, les méchants voyous rebelles, la guichetiere qui finalement ne savait rien, sauf les deux héros.



Et là on se demande comment ils vont s'en sortir. Ce faisant, nous avons sous estimé l'inertie mentale du scénariste et l'incroyable instinct de survie des personnages. Dans le hall une moto promotionnelle pour le film. en état de marche et dont les clés sont sur le contact. Lui : "et si on faisait un tour en moto?" Elle: "D'accord, mais on fait plusieurs fois le tour de la salle, sinon ce n'est pas drole" "OK, mais permet moi de rouler sur les sieges" "Oh, d'accord, tu penseras à faire de grands gestes avec le sabre pour faire semblant de tuer les démons moches et ridicules!"... Et nous voila partis pour 10 minutes de film. A ce stade là, on n'en rit meme plus, on n'en soupire pas plus...On est lobotomisés. La moto tombe? Bof, peu d'importance, un hélicoptere finira bien par tomber au milieu de la salle. La logique? Envolée avec le monteur, la continuité des scenes et l'intelligence. M'est avis qu'ils ont embarqué dans un hélicoptere... Un bon gros 0/6 donc, et meme s'il m'arrive régulierement de casser des films, je suis rarement aussi expéditif dans la note. Mais quand rien de rien n'est à sauver (à part peut etre la scene dans les conduits), quand le cerveau est porté à ébullition et qu'il me coule des oreilles à 20 minutes de la fin, quand le gore n'est qu'un prétexte à une débilité difficilement imaginable, je n'ai guere le choix.
Ste²ve