jeudi 17 avril 2008

Battle Royale

Avez vous déja tué votre meilleur ami?



Japon, 21ème siècle. Les jeunes sont des méchants délinquants, qui sèchent les cours, agressent leurs professeurs et n'ont aucun respect pour les autres adultes. Pour punir ceux qui sèchent, on décident de voter la loi "B-R": Battle Royale. Pour punir ceux qui vont en cours des conneries de ceux qui sèchent, on les envoie s'entretuer pour leur apprendre le respect des adultes (la suite montrera que ça amène bien sur le contraire, mais nous ne sommes pas là pour juger de la stupidité des idées japonaises). Cette année, c'est la classe de Nanahara Shuya qui a été choisie. Une classe de 3ème, élément qui pourra avoir son importance dans la cohérence de la suite.

Bien sur, comme dans toute classe, il ya les leaders, les boulets et les autres. L'occasion de mettre en image une bonne grosse tartine de clichés: les couples romantico-niais, le mec mignon-sportif-et-intelligent, la sportive potiche, le gros lard, les terreurs du fond de la classe, le mec sympa à qui tout le monde fait confiance, la nympho, la grosse naïve, le petit con, l'intello à lunettes...Tout ce beau monde est acheminé en bus jusqu'à une île qui a pour l'occasion été évacuée. Bien sur, les responsables vont endormir les élèves. Seul le héros témoignera d'une immunité au gaz somnifère, mais terminera assommé. Juste assez fort pour se réveiller au même moment que ceux qui ont été endormis par la méthode moins violente. Notons que les militaires sont gentils: ils ont pensé à installer certains élèves bien confortablement sur des chaises pour éviter qu'ils ne dorment à terre. On nous explique alors les règles du jeu, par le biais d'une vidéo sympathiquement décalée et cynique, avant de nous faire assister au ballet des départs pour Battle Royale. Là, chacun y ira de sa petite hospitalité: course effrénée pour prendre le sac en vol, chute, signe de la main, signe du sac. On nous apprendra qu'il ya deux personnes particulièrement dangereuses: une espèce de punk aphone répondant au doux nom de Kazuo Kiriyama, et un type avec un bandeau, Kawada Shogo. Tout ce petit monde étant sorti, on se rend rapidement compte que l'île a quelque chose d'étrange: on ne meurt pas forcément après avoir été criblé de balles, une flêche dans la gorge n'empêche pas de marcher pour venir faire augmenter le nombre de morts à l'écran.

Autre caractéristique intéressante: l'île rend niais. Deux couples choisiront de se suicider ensemble pour échapper à l'horreur de la situation. Pour éviter une répétition trop flagrante, le premier couple se jettera d'une falaise, le second se pendra. Tous les autres auront un amour caché, qu'ils n'auront dès lors de cesse de vouloir retrouver, afin d'avouer leurs sentiments dans un dernier souffle. Exemples: Takako Chigusa aime Hiroki Sugimura. Ils se connaissent depuis des années, elle l'aime depuis des années, mais attendra d'être à l'agonie, après avoir marché plusieurs kilomètres malgrè les balles qu'elle s'est prise, pour lui avouer. "Je t'aime, je suis contente de t'avoir revu avant de mourir". Grand mouvement de tête pour simuler la mort. Deuxième exemple: Hiroki Sugimura (oui, le même) aime Kotohiki Kayoko, et le cherchera pendant tout le jeu. Il se fera tirer dessus en la retrouvant, mais survivra juste assez pour ça: "Kotohiki, je suis venu pour toi" "Mais pourquoi?" "Pour te protéger..." "Mais pourquoi?" "Parce que je t'aime". Mouvement de la tête pour simuler de la tête. Elle continue: "Mais pourquoi tu me l'as jamais dit? Que vais je faire moi maintenant". Une voix lui répondra: "Tu vas mourir", venant enfin mettre fin au romantisme de pacotille dégoulinant auquel nous venons d'assister.

Cette voix, c'est Mitsuko Soma. Il s'agit de la garce/nympho de la classe. Il paraîtrait que toute la classe lui est passée dessus. Idée que viendra appuyer la mort de Hatagami Tadakatsu et de Takiguchi Yuichiro, qu'elle quittera au petit matin, semblant avoir passé une nuit de sexe avant de les avoir achevés. Elle usera donc de ses charmes pour approcher ses victimes, mais tentera aussi de les attendrir. Difficile de croire qu'un sourire aussi menaçant puisse inspirer confiance, mais on n'est pas là pour juger des fréquentations des jeunes japonaises. La garce/nympho sera l'une des participantes les plus redoutables, alliant beauté (personnellement, je trouve que c'est la plus laide de la classe, mais bon) et violence. Sa mort sera d'ailleurs l'un des rares passages réussis du film. Car elle ne gagnera pas. Le punk aphone aura raison d'elle. Personnage qui sort du lot, Kazuo Kiriyama est un volontaire, qui vient dans le jeu pour s'amuser. Il fera bon nombre de victimes, avec un sadisme appréciable, comme pour les deux dindes qui appellent à l'aide avec le haut parleur. On pourra néanmoins s'étonner de sa maladresse avec son pistolet mitrailleur, étant à plusieurs reprises incapable de toucher ses cibles pourtant à un ou deux mètres de distance. Cela donnera des situations grotesques, comme celle de la poursuite de Oda Toshinori. Ce dernier a eu comme arme un gilet pare balles, ce qui lui permettra d'essuyer sans dégat plusieurs balles (on ne comprend pas trop l'interêt puisque l'île immunise souvent contre les armes à feu, mais bon, on passe). Cet imbécile aura un moment de lucidité: il fera semblant d'être mort, ce qui dupera son agresseur. Mais il retombera immédiatement dans la connerie la plus abyssales, en hurlant sa joie d'avoir trompé le méchant. Bien sur, celui-ci l'entend et lui coupera la tête en guise de réponse. Tête qui lui servira, dans une autre scène risible, à balancer une grenade dans le dispensaire du coin, nous gratifiant ainsi d'un des effets spéciaux les plus craignos depuis longtemps.

Mais revenons à notre héros. Après la mort de son ami, le petit merdeux Yoshitoki Kuninobu, amoureux de Noriko Nakagawa, pour avoir trop ramené sa petite gueule de con, Shuya Nanahara protègera cette dernière. Evidemment, la niaiserie du propos les rejoint vite, la fille (qui est, pour ceux qui n'ont pas suivi, la naïve de la classe) lui confessant qu'elle n'a confiance qu'en lui. Ils s'allieront bientôt au mec au bandeau, Shogo Kawada, qui a déja participé au programme, l'a déja gagné, mais a redoublé. Dans le genre pas de bol...Mais lui aussi sera touché par l'ambiance gnan-gnan environnante et racontera sa vie, passant en quelques minutes du type dangereux qui bute un adversaire à un allié dévoué. Après un affrontement avec le punk aphone, Shuya (le niais héros du film) sera aidé par l'île (qui joue toujours son rôle de désinhibitrice d'arme à feu) et par Hiroki Sugimura (le niais qui fait le tour de l'île avec son radar). Il le déposera dans un phare ou se sont réfugiées les faillottes de la classe. Evidemment, tout tournera mal, et elles s'entretueront rapidement. Notons que l'un d'elle était amoureuse du niais héros du film. Pas de surprise de ce côté là donc, le phare n'avait pas de bouclier anti-niaiserie.

Ailleurs sur l'île, un élève a un plan. Il s'agit du mec mignon, sportif et intelligent. Il est doué en informatique, et sait comment fabriquer une bombe pour la faire péter au nez des militaires pour se venger, et même que ce sera bien fait pour eux en plus! Malheureusement, il est accompagné de deux boulets qui causeront sa perte, le premier attirant le punk aphone, le second s'offrant la mort la plus drôle du film (d'ailleurs, même lui ça le fera rire!). Shinji Mimura (le mec mignon, sportif et intelligent) fera péter la bombe à la gueule du punk aphone, ce qui le rendra en plus aveugle, au moment précis ou le héros niais, la naïve et le type au bandeau arrivent pour lui règler son compte. Plus que trois candidats donc. Là, espoir: le type au bandeau les tue. Hélas, trois minutes plus tard, on se rend compte qu'il a bluffé et qu'ils sont tous les trois sains et saufs. Ils en profiteront pour tuer le G.O., bien que le film ne soit pas très clair là dessus: il survit aux balles, mais mourra en mangeant un biscuit. Le biscuit ayant été cuisiné par la niaise avant le jeu, on lui attribuera cette mort. Une question subsiste quand même. On s'aperçoit dans cette scène que le type au bandeau savait enlever les collier explosifs/GPS/écouteurs. Pourquoi a t'il donc choisi de le garder jusqu'à la fin du jeu? En l'enlevant dès le début, il aurait pu glandouiller tranquillement sans risque dans une zone interdite, et attendre la fin du jeu sans être tué, et se cacher pour facilement s'enfuir. Mais non, il a préféré prendre des risques, participer au jeu. L'île doit rendre con aussi j'imagine. Les trois s'enfuiront en bateau. La magie de l'île disparaîtra, et le mec au bandeau souffrira enfin des balles qui l'ont touchées avant de crever lamentablement. Comme quoi, s'il avait enlevé le collier plus tôt...

Un dernier mot sur la musique du film. Bien sur, ce sont des airs classiques connus et magnifiques. Mais leur utilisation est la plupart du temps complètement à côté de la plaque. Il ne suffit pas d'avoir de belles musiques pour faire une bonne OST...Ensuite, on aura beau expliquer que les cultures font que le jeu d'acteur peut être différent, mais quand je vois quelqu'un sourire quand il joue l'inquiètude, j'ai du mal à y croire.
Etonnant film que Battle Royale donc. Complètement adulé (j'ai l'impression que l'idée de départ cache le reste du film), j'avais moi-même vraiment accroché la première fois. Mais en le revoyant, les nombreux défauts et incohérences m'ont sauté à la gorge pour m'étouffer et me faire passer un moment assez désagréable. Il reste néanmoins bien meilleur que sa suite, produit anti-américaniste primaire sans aucune qualité...

Braindead


Une expédition ramène un singe-rat d'une île mystérieuse. La créature, très laide, transforme ceux qu'elle mord en créature cauchemardesque, capable à son tour de transmettre le Mal à ses victimes. Bientôt, c'est toute une ville qui se retrouve contaminée à l'occasion d'une réception dans la demeure de Lionel, fils d'une des victimes contaminées du singe-rat. Dès lors, le plus grand n'importe quoi va arriver.

Il y a quelques années, quand je suis arrivé dans le petit monde du film d'horreur, un nom m'a régulièrement été répété: celui de Peter Jackson. Le monsieur venait de sortir le premier volet de sa trilogie du seigneur de l'ennui, et j'apprenais alors qu'il était déja connu, et adoré, pour trois films gores cultes à faibles budgets tournés au début de sa carrière: Bad Taste, Meet the Feebles et Braindead. Depuis, le monsieur a également tourné le remake de King Kong. Autrement dit: Peter Jackson se trouve actuellement être le réalisateur que je déteste le plus. Si c'est Braindead qui va ici se trouver examiné, ça ne m'empêche pas de dire deux mots sur les autres: Bad Taste est un film chiant, ni drôle ni intéressant. J'ai tenu 30 minutes devant les pitreries des Feebles. La trilogie de l'anneau est une merde friquée et aseptisée dont le seul interêt repose rapidement sur les batailles, dont les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur. King Kong est une bouse infâme, une insulte à l'original, un caprice de gamin voulant balancer du fric par les fenêtres. Je n'ai toujours pas vu son Créatures célestes, qui reste néanmoins un film dont les échos m'attirent.

Vous l'aurez donc compris, M. Jackson (M pour "monsieur", pas pour "Michael"), ce n'est pas trop ma tasse de thé, et j'ai ici choisi de m'attaquer à ce qui est peut être (sans doute?) le plus culte de ses films: Dead Alive/Braindead. Sommet du film comico-gore pour beaucoup, chef d'oeuvre du cinéma d'horreur pour les mêmes, un bijou pour d'autres, une merveille....Les superlatifs vides de sens (on ne compte plus les chefs d'oeuvre, les bijoux et les merveilles, sans que cela n'ait plus de véritable sens...) ne manquent donc pas. Pour résumer (et encore, c'est souvent les deux seuls arguments que l'on rencontre: un film (très) gore et (très) drôle.

L'histoire est simple, pour ne pas dire simplette, et n'est de toute façon conçue que comme un prétexte (un peu trop développé par moments quand même): le singe rat mord la mère de Lionel, déja bien occupé par son histoire d'amour naissante avec la conchita très niaise en robe à fleurs. Ainsi, la vieille femme autoritaire va t'elle rapidement contaminer d'autres personnes, parmi lesquelles une infirmière, un curé, des loubards (enfin, il paraît)... Bref, un scénario maigrelet, sans qu'on puisse objectivement le reprocher à un film dont le but n'est pas là. Mais il va néanmoins donner naissance à des scènes toutes plus lamentables les unes que les autres, juste sauvées par quelques minutes sur la fin.

L'histoire commence donc sur une île, ou des braconniers enlèvent au nez et à la barbe de ces incapables d'indigènes la créature en question: le singe-rat. Ils feront une centaine de mètres avant de s'apercevoir que l'un d'eux a été griffé par l'animal, et s'arrêteront donc. On peut s'étonner du peu de motivation des indigènes qui n'ont pas poursuivi leur course alors que seulement quelques dizaines de mètres les séparaient de leurs proies, mais on mettra ça sur le compte d'une faute de raccord, ou d'une stupidité dans laquelle le métrage semble déja entré. Suivra alors l'amputation du contaminé, puis sa décapitation. Rien de bien follichon donc dans cette introduction.

Nous suivons ensuite les aventures de la conchita très niaise en robe à fleurs qui cherche l'amour. Elle semble draguer à peu près tout ce qui bouge, mais son ancêtre, qui tire les cartes, lui annonce la rencontre prochaine de son âme soeur, qu'elle reconnaîtra au signe de l'étoile et de la lune. Arrive alors Lionel dans la boutique (oui, la conchita très niaise en robe à fleurs est une honnête travailleuse, comme tous les immigrants d'Amérique latine), et on devine rapidement qu'il s'agit de son futur amour, même si elle ne s'en rend compte que lorsque des crayons formeront le fameux logo. Ce sera le début d'une relation niaise, et les deux échangeront leur premier baiser pendant une visite au zoo. Visite qui sera l'élément déclencheur de l'horreur, la mère autoritaire de Lionel l'ayant suivi pour le surveiller. Le singe-rat, curieusement placé à côté des singes ordinaires, avec une simple grille de séparation, butera l'un d'entre eux avant de s'attaquer à la mère de Lionel, la blessant avant que celle ci ne lui écrase la tête dans des effets spéciaux grotesques.

Etant contaminée, la mère sera encore plus antipathique qu'au début, plus chiante, plus capricieuse. Suivront alors des scènes particulièrement idiotes comme la "fameuse" scène de la crème anglaise, dont le mauvais goût ferait rougir la scène de la dinde de Scary Movie 2 (par ailleurs bien plus drôle), la mort de l'infirmière, l'espèce de médecin fou nazi dont on se demande ce qu'il fout là et l'enterrement. De l'humour pipi-caca, cradingue, sans doute inspiré par les cours de récréations de l'école primaire. La scène du cimetière suivra le même chemin, débutant par un loubard (?) se faisant choper la bite par le zombie de la maman de Lionel...Et si, lors de la première vision, j'avais adoré ce passage du curé adepte des arts martiaux, la seconde sera fatale à ce déferlement d'idioties, filmé bien trop vite (ce serait un film récent qu'on dirait "de façon epileptique") et rapidement lassant. Le personnage du curé ne servira dès lors plus qu'à une nouvelle version de l'humour lamentable du film, avec la scène de sexe entre zombies...Difficile de camoufler un baillement devant le ridicule éhonté de cette idée et de sa mise en image...De cette union naîtra un bébé zombie bien agaçant. Même constat que pour la scène du cimetière: si j'avais trouvé le passage du parc tout à fait jouissif la première fois, force est de constater que j'ai trouvé ça bien lourd en le revoyant. Toujours cet humour particulier qui ne décolle pas...

Le film tournant en rond depuis maintenant une bonne heure, Jackson se dit qu'il faut quand même en finir. Hop, une ficelle scénaristique plus loin, voila une soirée dans la demeure de Lionel. Ce dernier ayant confondu du poison avec une potion dopante, les zombies se déchainent et le film verse pour de longues minutes dans le gore qui éclabousse. C'est jouissif, mais parfois grotesque (et pas dans le bon sens du terme). Tellement fier de ses effets spéciaux, Jackson se permet des passages qui n'ont aucun lieu d'être, tels cet arrachage de dents à un zombie, ou la scène dans laquelle la conchita très niaise en robe à fleurs et sa copine sortent de leur cachette juste pour se faire attaquer, et permettre une nouvelle fois de mettre en avant les effets gores. Ces quelques minutes passées, le film retombera dans le ridicule le plus total avec la scène finale, utilisant l'espèce de flashback dont on n'a vraiment rien à foutre, et versant dans le happy end niais entre Lionel et la conchita très niaise en robe à fleurs...

Bref, si le film est effectivement très gore, il n'est jamais très drôle. Tout juste amusant pendant certains passages (essentiellement avec la tondeuse), il est surtout bien lourdingue, usant et abusant d'un humour trop porté sur le scato...Jackson le confirmera des années plus tard avec King Kong: c'est un grand enfant. Pas étonnant dès lors que son humour ne quitte pas le 5-10ans.

jeudi 10 avril 2008

Inferno


Dans la famille sorcière, Mater Suspiriorum est morte à Fribourg. Mater Lacrymarum s'envoie en l'air à Rome, alors intéressons nous ici à Mater Tenebrarum, dont le terrain de jeu est New York




Argento est un maître du cinéma. Il paraît. S'il se consacre généralement à des univers plutôt giallesques, ça ne l'empêche pas de parfois faire des détours dans le fantastique pur et dur. C'est ici le cas avec sa trilogie des Trois Mères. Si la Mother of Tears est décrite comme la plus belle et la plus cruelle, la Mother of Sighs comme la vieille moche qui pue de la gueule (je ne suis pas certain de la traduction), la Mother of Darkness est considérée comme étant la plus effrayante...Un réputation qui sera néanmoins à mille lieues de la réalité.


Si Suspiria ne brillait déja pas par la qualité de son scénario ni par une quelconque crédibilité, il compensait par un univers visuel et sonore parfaits, faisant de ce film une oeuvre bien plus visuelle et auditive que cinématographique. Un roman photo musical avec de très belles photos et une très belle musique en somme. Inferno lui, va encore plus loin dans cette optique: oubliez ici la musique, on n'aura droit qu'aux belles images. Au point qu'il serait presque préférable de regarder le film sans le son, tant la bande sonore est mauvaise, que ce soit au niveau des musiques ou au niveau des bruitages (le miaulement de votre chat vous paraîtra soudain poétique). L'esthétisme est vraiment très soigné, au détriment du reste...Et quel reste! La musique tout d'abord. A l'exception du va pensiero du Nabucco de Verdi, on oscille entre les musiques d'accompagnement des films muets, du rock pourri (genre Queen repris par des hommes-tronc aphones), et des musiques d'ascenceur. Autant dire qu'elles accompagnent très mal les scènes qu'elles illustrent. Certains parleront de "surréalisme", j'opterai pour l'option "excès de stupéfiants".

ce film me reste en travers de la gorge!

Dario Argento, sans doute attiré par un tel challenge, va tout donner pour réussir à offrir des scènes plus ratées encore que la musique. Et, reconnaissons lui ce talent, il va y parvenir le bougre, dans une succession de péripéties plus grotesques les unes que les autres. La première: dans une grande pièce vide, le personnage féminin essayera de récupérer des clés tombées dans le seul trou environnant (déja, c'est la poisse), qui donne directement sur une salle inondée (c'est pas surréaliste, c'est tout simplement con). La demoiselle est championne d'apnée, et passera de nombreuses minutes sous la surface. Détail important: si la scène se passe sous l'eau, les plans sur les clés ont été réalisés au sec, avec juste un bruit de bulles ajouté pour faire illusion! Après une rencontre avec un cadavre en papier mâchés sorti d'on ne sait où, elle parviendra à sortir de l'eau...



Nous nous retrouvons alors dans un amphithéâtre dans lequel est donné un cours de musicologie. ATTENTION, RUNNING GAG ARGENTIEN: "non mademoiselle, ça n'a rien à voir avec la médecine"! Notre attention sera alors portée sur une jeune demoiselle, au regard troublant, qui fait tellement de vent avec ses cheveux qu'elle provoque une mini tempête dans la salle. Ce qui ne semble pas déconcentrer nos braves étudiants. Toujours plus fort, Argento se plagiera lui-même, avouant son manque d'imagination, reprenant la scène du taxi de Suspiria, et des plans classiques chez lui dans la bibliothèque. Manque d'imagination qui sera présent dans absolument TOUTES les scènes. Notamment celle accompagnée de la musique de Verdi. Musique qui devient rapidement le seul interêt d'une scène qui avait pourtant un fort potentiel. Mais à force d'acteurs minables, de chute prévisible et d'effets spéciaux au rabais, elle est encore plus ratée que les autres! Notons d'ailleurs que les témoins des morts ne semblent pas affectés par les horreurs dont ils sont témoins: aucun personnage ne sera surpris ou effrayé par les cadavres qu'il découvrira! Notamment Mark, prototype même de l'acteur de second rang, croisement aléatoire entre un Casper Van Dien et un Viggo Mortensen, il deviendra rapidement le héros du récit, entraînant tout le film dans sa médiocrité.

et moi qui pensais qu'on était déja au fond du trou...

Car le ridicule augmente de façon exponentielle: Dario adore les animaux (ce qui explique pourquoi il tourne beaucoup avec Asia), et va leur réserver des scènes d'anthologie. Un oiseau surgit d'on ne sait où, permettant ainsi de cocher une nouvelle case dans la liste des ingrédients pour faire un nanard réussi. Des chats attaquent une femme et la tue. Pour moi, LA scène essentielle du film. Il faut voir avec quelle violence les chats sont balancés sur l'actrice pour simuler l'attaque, et avec quelle nonchalance ils ressortent du champ, pour être de nouveau balancés par le technicien expert en chats, et ce pendant plusieurs minutes! Impayable! Les pauvres félins seront ensuite transportés dans un sac, bien calmes malgrè les effets sonores tendant à nous faire soupçonner une bagarre (le sac ne bouge pas d'un iota). Le méchant maître sera châtié, dans une scène rocambolesque, par l'association inédite de rats et d'un cuisinier qui passait par là par hasard avec un couteau! Le surréalisme aura une nouvelle fois bon dos.


N'oublions pas la dernière victime, qui mourra brûlée après avoir elle-même fait tomber la bougie qu'elle venait d'allumer sur un tapis, et qu'elle tentera d'éteindre en plongeant son pied au milieu des flammes...Mais c'est pas tout ça: on cherche encore la Mater Tenebrarum. On sait depuis le début qu'elle est là (si si, ya un méchant handicapé qui nous l'a dit!), mais toujours aucun signe. Mark, prenant son courage à deux mains, creusera, rampera, roulera, marchera à travers la maison pour enfin tomber devant la plus terrifiante des Trois Mères. Qui, après avoir papoté rapidement, enfilera un costume d'Halloween bien craignos, fera 3 tours de passe passe (le oinj pour Dario) avant de se cramer toute seule...Si ça c'est pas de la sorcière ultime...D'ailleurs, ce côté sorcière ultrapuissante qui se fait dégommer comme une conne, on le retrouve dans les trois films de la trilogie...tout cela n'était donc qu'un mythe, les trois furies n'étaient que des pétasses peu fraiches psychologiquement (et physiquement pour la mère des soupirs). A l'image du réalisateur donc...Inferno se revele tellement mauvais donc, que finalement, La Terza Madre peut être perçu comme un film vraiment intéressant. Et ça, il fallait quand même le faire...


Trick or treat?

samedi 1 mars 2008

Vendredi 13

TCHI TCHI TCHI HAAA HAAA HAAA



Les fans d'horreur, et plus particulièrement de slashers, auront sans doute reconnu cette douce mélodie, issue d'un des slashers les plus appréciés: Vendredi 13 (Friday the 13th en vo). Surfant sur le succès de Halloween deux ans plus tôt, et fort de La dernière maison sur la gauche qu'il a produit, Sean S. Cunningham va réaliser ce slasher, souvent considéré comme une source du slasher brutal et champestre. Après la fête des obèses en devenir, c'est donc au tour d'une autre date source de superstition de titrer un slasher: vendredi 13. Ou comment nous faire comprendre qu'il n'y a pas toujours eu de super-cagnottes du Loto à cette date, mais aussi des événements atroces! Ou comment en fait se faire d'emblée un coup de pub avec une date qui n'a aucune incidence sur l'histoire. L'histoire, elle est simple: des jeunes en chaleur sont chargés de remettre en service un camp d'été au bord d'un lac, qui a il ya plusieurs années été le théâtre de meurtres sanglants. Evidemment, ils se feront buter un par un. Un scénario minimaliste donc, qui inspirera bon nombre de slashers par la suite.


Les jeunes en chaleur commencent donc leurs besognes entre deux pauses. Ces-dits jeunes sont des spécimens tout à fait intéressant à observer, et pourraient remplacer pas mal de primates dans les zoos. Niveau vestimentaire: le mini short en jean ou toute autre matière pouvant mouler boules et boules semble être la mode de l'été 1980. Il faut voir Kevin Bacon se ballader avec ça pour avoir une vraie vision de l'horreur. Ensuite, niveau amusements...Baiser, se faire des plaisanteries, baiser, se déguiser en indien, baiser, faire des strip monopolys et baiser. Une recette qui n'est pas sans rappeler Les Bronzés. Enfin niveau intelligence...Euh non, désolé je me suis trompé de film. Ces jeunes seront avertis d'un danger par une sorte de vieil ermite débile: "il ya une malédiction!" "je suis l'envoyé de Dieu!" "Vous allez tous mourir!". Evidemment, les jeunes ne le prennent pas au sérieux, et on peut comprendre pourquoi...


Ce qui devait arriver arrive alors: dans une jeep qui fait "VROUUUUUUM" (le film est formel sur ce point: les voitures vont "vroum" et les motos vont "broum". Merci aux bruiteurs!), la vue subjective d'une personne prend une des jeunes en auto stop. Elle ne répondra à aucune de ses phrases, et finira par accélérer (vrouuuuuuuuuuuuuuuuum!!!). La jeune saute alors de la voiture et s'enfuit à travers bois. Quelques chutes plus tard, elle se retrouve en face de son poursuivant (qui se téléporte?) et meurt égorger dans un montage nous faisant à loisir profiter de la mise en place du maquillage. TCHI TCHI HAAA HAAA TCHI TCHI nous avait averti la bande sonore. Et ça continue, puisque la vue subjective observe maintenant les jeunes se baigner dans le lac. La musique tchitchite puis rappelle celle de Jaws pendant que Kevin Bacon nous gratifie d'un plongeon à la BayWatch. Après une péripétie monstrueuse à base de serpent et de dialogue grotesque, on retrouve bientôt Kevin Bacon et sa copine qui joue à touche pipi. Une scène qui me fait comprendre rapidement pourquoi toutes les filles du film sont des chaudasses: après des préliminaires niais ("humm ahhh ohhhh han hummm ahhh ohhh han" sont les dialogues qui ponctuent les baisers), il suffira de trois va et vient mous pour que la fille prennent son pied! (ce qui se traduira par "hum ahhh ohhh" pour elle, et un simple "HAN" pour lui).


On le sait tous, dans un slasher, sexe rime bien souvent avec mort violente. Ca ne manque évidemment pas, un TCHI TCHI HAAA HAAA et un CHLAK plus tard, Bacon n'est plus que de la viande morte (oui, j'ai honte). Une scène qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de La Baie Sanglante quelques années plus tôt...La petite copine, qui a encore chaud aux fesses à en croire par le long trajet qu'elle parcourt sous la pluie en petite culotte, ne survivra pas longtemps à son amoureux, dans les mêmes conditions: un TCHI TCHI TCHI, un CHLAK, un meurtre qui ressemble à La Baie Sanglante. Si même les meurtres ne sont pas originaux...Vient alors la péripétie du moniteur en chef (un vieux qui se prend pour un jaune, avec une jeep et un anorak jaune. Après nous avoir fait le coup de la panne (ben voyons), il est pris en auto stop par un policier. Dans Vendredi 13, une voiture qui roule sous la pluie, ça donne ça: vrouuum ploc ploc ploc vrouuuum ploc ploc criiiii (virage) ploc ploc vroum splash (roule dans une flaque) vrouuum. Bien évidemment il mourra à son tour dans les bois (effets sonores: croac croac croac), tué par le tueur qui tchitchitait pourtant quelques secondes plus tôt sous la fenêtre d'un bungalow à quelques centaines de mètres de là, avant de retourner tchitchiter devant le générateur à quelques autres centaines de mètres de là.


Quelques CHLAK et quelques TCHI TCHI AAAH AAAH plus tard...


Il ne reste qu'une survivante. Celle ci découvre qu'il se passe quelque chose d'horrible dans le camp (il lui faudra un cadavre pour cela, une simple hache ensanglantée la mettant difficilement sur la voie). Elle se barricade alors dans un bungalow (elle a d'ailleurs l'esprit très pratique), avant de tout enlever pour accueillir une voiture. Se présente alors Mme Voorhees, qui se présente rapidement comme étant la mère du petit Jackie (merci la VF!), et comme le meurtrier! On pourra évidemment se demander longtemps pourquoi, d'un seul coup, elle décide de se confier à une pouffe plutôt que de la buter sèchement comme les autres. Elle se savait sans doute filmée. Ou alors, elle attendait le TCHI TCHI-signal. Toujours est il qu'après des combats d'une violence insoutenable, à base de gifles et de tirages de cheveux, elle finira décapitée. CHLAK! La fin nous laissera la promesse d'une suite.


Stupide et grotesque, Vendredi 13 s'impose comme un slasher de base: aucun scénario, juste un prétexte, des incohérences et des meurtres plus ou moins violents (n'exagérons rien tout de même), un whodunit idiot avec explications chiantes du tueur et une fin ouverte. Il donnera ainsi 10 suites pour le moment (en incluant Freddy vs Jason), de qualités inégales, mais qui tchitchiteront toujours autant. "Le camp est maudit, vous allez tous mourir". Ca m'étonnerait, jusqu'à preuve du contraire, le ridicule ne tue pas.

mardi 26 février 2008

Massacre à la tronçonneuse (1974)


S'il y a bien un film qui semble intouchable dans le monde des fans de cinéma d'horreur, il s'agit bien de Massacre à la tronçonneuse de Hooper. Peu de films portent aussi bien le titre de "culte" que celui-ci...et c'est bien pour ça que je choisis de m'en occuper cette fois! C'est tellement plus amusant de s'attaquer à une oeuvre autant adulée, et d'attiser la haine des lecteurs! Avant toute chose, il faut préciser un point. Les fans de TCM, dans leur grande ouverture d'esprit, estiment que seule ce qu'ils appellent la "génération Scream" (entendez par cela les post-ados apparemment) n'aime pas le film. Première erreur donc. Seconde erreur: si on n'aime pas TCM c'est "parce qu'il n'y a pas de sang". Argument grotesque, puisque pour ma part je suis fan de bon nombre de films jouant plus sur la peur que sur le gore. Dans le domaine du stupide, n'oublions pas ces réactions qui veulent que "si tu n'aimes pas TCM de Hooper, c'est que tu n'aimes pas le cinéma d'horreur" et qu' "il est interdit de préférer le remake à l'original"...Cette mise au point effectuée, passons maintenant au film.




D'entrée, un avertissement: le film est tiré d'une histoire vraie. Un groupe de jeune a été zigouillé par une famille de dingues. C'est d'autant plus tragique, nous explique le texte, que les victimes étaient jeunes, et qu'en plus il y avait un handicapé parmi eux. Une entrée en matière particulière donc, avec la volonté de donner un côté très glauque aux images qui vont suivre, et de nous faire nous apitoyer davantage sur les personnages. Las, si à l'époque l'impact pouvait être douloureux, ce n'est plus guère le cas. Surtout si on a pris soin de se documenter un peu sur l'histoire d'Ed Gein dont l'histoire s'inspire de loin. Un défaut plus lié aux temps actuels où la violence est banalisée par les médias (c'était la seconde désabusée) et où beaucoup de survivals s'inscrivent dans cette véracité des faits.




Nous suivons le parcours d'un groupe de cinq personnes: Kirk, éphèbe à l'ancienne, Pam, la pouffe adepte d'astrologie, Jerry, à l'apparence de junkie, Sally la blondasse adepte de défénestration et son frêre Franklin, l'handicapé. Seuls ces deux derniers feront l'objet d'un véritable développement. L'handicapé est maladroit, stupide, capricieux, jaloux, ridicule et grotesque (qui a dit "normal c'est un handicapé?"). Bref, particulièrement antipathique. Sa soeur est fort peu maligne et attachante, assez égocentrique, et n'hésitera d'ailleurs pas à menacer de laisser son frêre en arrière en pleine nuit alors que leurs amis ont disparu. Elle est belle la famille! Sur la route, ils prennent un autostoppeur dont la dégaine n'inspire que très peu confiance. Mais la jeunesse américaine s'inquiète de son prochain, et n'hésite pas une seconde à l'aider. Malheureusement, il s'avère que celui ci est fou. Traduction dans le film: il rigole comme un con, se mutile, mutile les autres...Donc rapidement, il est dégagé du van.




Notre groupe d'amis arrive à l'ancienne maison de Sally et Franklin. L'occasion pour ce dernier de nous faire une petite crise de jalousie tout à fait ridicule, et pour Hooper de faire des gros plans sur les araignées (?). Pam et Kirk décideront d'aller faire un tour (ce sera l'occasion d'une bonne grosse vanne sur l'handicapé), et tomberont sur une maison: celle de la famille de dégénérés. Kirk paiera cher le prix de sa curiosité et de son impolitesse: entrant sans y être invité dans la maison, il se fera assommer par une sorte de travelo géant portant un masque de peau humaine: Leatherfesse (hein? on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas l'orthographe exacte?). Pam suivra bientôt, non sans avoir d'abord fait le tour du propriétaire, effectuant le détour par une pièce remplie de babioles...La nuit approchant, Jerry part à leur recherche. Ayant sans aucun doute un don de clairvoyance, il devine que ses amis sont dans la maison. Il subira le même sort qu'eux. La nuit tombée, Sally et l'handicapé décident de partir à la recherche de leurs camarades. Oui, ils sont courageux, et n'hésitent pas à s'enfoncer en forêt en pleine nuit, malgrè les difficultés que pourrait poser l'avancée d'un fauteuil roulant dans un tel environnement. Pourtant, le sol de la forêt semble merveilleusement plat et dépourvu d'obstacles. Ca n'empechera pas Franklin de se faire découper par Leatherfesse.




S'ensuit dès lors la scène de poursuite. On fait la forêt dans un sens en hurlant, poursuivi par un tueur qui sert les dents pour se frayer un passage entre les branches avec sa tronçonneuse (tiens? on nous avait pas montré peu de temps avant qu'il avait une dentition particuliere? bref...). Etape par la maison témoin des meurtres précédents, qui lui donnera l'occasion de passer à travers sa première fenêtre, et Sally sème enfin son ennemi. Mais adepte de la performance, elle hurlera aussitôt pour qu'il puisse retrouver sa trace. Elle débarquera finalement dans une station service visitée plus tôt dans le film, où se trouve le frêre de Leatherfesse, qui la ramènera au bercail après l'avoir violentée à coups de balai (un affrontement d'une violence insoutenable!). Cette fois, c'est une scène "culte" qui arrive: celle du "repas". Sally continue à hurler, pendant que les trois frêres (non, aucun lien avec les Inconnus) la "torturent psychologiquement" (ça se limite à "on est méchant pas beau et on va te tuer"), et amène le grand père quasi momifié pour participer à la fête. Mais tout est bien qui finit bien: profitant d'un instant d'inattention de l'ensemble de la famille, Sally réussit à traverser une nouvelle fenêtre et s'enfuit. L'autostoppeur finit par périr sous les roues d'un camion dont le chauffeur préférera prendre la fuite à pied, pendant que Sally arrête une voiture (décidément, elle est bien fréquentée cette route qui passe soudainement à quelques dizaines de mètres de la maison d'une famille de cannibales), laissant Leatherfesse tout à sa joie nous exécuter une chorégraphie de patinage artistique (hein? il est en colère de voir sa proie lui échapper? ah...).




Poussons la mauvaise foi jusqu'à taper quelques mots de conclusion: TCM de 74 est donc un survival qui a terriblement vieilli, et dont la violence semble aujourd'hui bien innocente. Ce qui est un peu le lot de la plupart des films de ce genre, aussi reviendrai je sans doute vous parler de Delivrance, ou La colline a des yeux de Craven. TCM engendrera trois suites, toutes plus grotesques les unes les autres, et plus récemment un sympathique remake et une préquelle intéressante, qui plairont assurément aux "djeuns" de la "génération Scream"...C'est terminé pour cette fois, j'espère que vous me détestez désormais encore plus.
Ste²ve

samedi 2 février 2008

Halloween, la nuit des masques

Une nuit d'Halloween, Michael, une jeune garçon, tue sa soeur à coups de couteau. Quinze ans plus tard, la veille d'Halloween, il s'échappe de l'asile pychiatrique où il est interné et revient sur les lieux de son crime. Le docteur Loomis, son psychiatre, se lance à sa poursuite.


En 1978 après Jesus Christ, toute l'Amérique est touchée par le fléau du sexe...Toute? Non car Laurie Strode résiste encore et toujours à l'envahisseur phallique . Envahisseur phallique qui semble reprendre la Blitzkrieg, ses rares attaques ne durant que quelques secondes, pour néanmoins obtenir la victoire. Peu regardantes sur l'endurance les filles de l'époque...C'est peut être pour ça que Laurie Strode n'y trouve aucun interêt. Perdre deux minutes de sa journée pour le sexe, quelle idée idiote! Je préfère étudier et fumer des trucs bizarres, c'est tellement plus fun! Icone de la virginité malgrè elle, le personnage créé par John Carpenter n'est néanmoins rien d'autre que l'ancêtre des pouffes héroïnes de la grande lignée de slasher qui suivront, et qui continuent à nous envahir encore actuellement. Il faut dire que c'est simple: un tueur masqué, des victimes et, par la suite, un whodunit débile (Halloween a quand même cet avantage: on sait dès le départ qui est le tueur. Comme ça, on peut se concentrer sur tueur-victimes sans trop en faire).




Le tueur, parlons. Michel (dans la savoureuse VF que je conseille à tous) tue, le soir d'Halloween, sa grande soeur nympho qui vient d'avoir une micro relation sexuelle avec son petit copain. Pourquoi? PARCE QUE C'EST LE MAL INCARNE nous dira t'on. Oui mais sérieusement? TU CROIS QUAND MEME PAS QU'ON VA S'EMMERDER A TROUVER UNE RAISON VALABLE, C'EST UN SLASHER ON TE RAPPELLE, ON S'EN BRANLE DU SCENARIO! Me voila rassuré, j'ai cru qu'on allait avoir un tueur à mobile, mais non, il tue gratuitement. Enfin, en théorie, car Halloween 2 viendra nous prouver le contraire. Michel a donc passé quinze ans dans un asile psychiatrique. Sans parler, sans rien faire. Mais il a appris trois choses: tout d'abord conduire, lire une carte routière, et repérer les pouffes rien qu'en les voyants. Trois qualités nécessaires pour revenir chez lui et buter des pouffes au hasard. Mais il sera pris en chasse par le Docteur Loomis, vieux grabataire obsédé par le gosse, qu'il a étudié pendant 15ans (il devait pas se faire chier en face d'un gosse qui ne parlait jamais). De cadavres en cadavres, la route du monstre le mène tout droit à Haddonfield, lieu de ses premières péripéties.



Si le film était chiant jusque là, rassurez vous, on va bien se marrer dans la seconde partie. On suit donc les pas de Michael, LE MAL INCARNE passé maître dans l'art de la filature, de Laurie qui se doute que quelquechose d'étrange se trame, et du Docteur Loomis qui s'excite dans sa poursuite du MAL INCARNE. Nous arrivons donc le soir d'Halloween, par le plus grand des hasards (après tout, rien ne vient justifier cette date spéciale dans le film). Pendant que la gentille et innocente Laurie fait du baby sitting, ses amies passent leur soirée à des occupations scandaleuses, à base de sexe furtif, de topless et d'ennui. Les scènes grandioses se succèdent alors. Après une relation sexuelle de 8 secondes, un homme aux grosses lunettes et à la charmante coiffure se fait poignarder sur une porte, tout simplement épinglé comme un papillon chez un collectionneur. Magie de la physique, le couteau tiens sur la porte, malgrè le fait qu'il supporte le poids de sa victime. LE MAL INCARNE a décidément des pouvoirs étonnants. Evidemment, c'est ensuite la pouffe qui y passe. Michel se déguise alors (ben oui, nous sommes la nuit d'Halloween!) en drap à lunettes. La pouffe, tellement excitée à l'idée de passer 8 nouvelles secondes de bonheur, se laisse prendre (!!!) au piège, et mourra étranglée par le fil du téléphone...La pouffe suivante mourra en revanche à l'issue d'une scène particulièrement chiante. Si le suspense est présent les premières minutes de son passages, ça se transforme vite en lassitude tant l'action s'éternise, pour se terminer de façon grotesque dans la voiture, où Michel savait que la pouffe allait se réfugier, même s'il y a des habitations tout autour. Que voulez vous, c'est la puissance du MAL INCARNE.



Michel ira ensuite enfin s'en prendre à Laurie, dans un final incroyable. Non seulement il a pris le temps d'installer une jolie surprise à l'étage, mais surtout il réussira à louper sa victime (qui n'est pas encore sa soeur, comme quoi la loi Hortefeux sur les tests ADN aura au moins le mérite de clarifier une bonne fois pour toute cette relation), de dos, immobile. Difficile à croire pour LE MAL INCARNE, mais à ce niveau là du film, on ne cherche plus vraiment la crédibilité. Après moultes péripéties, Laurie réussit à enlever le masque du MAL INCARNE (qui n'est finalement qu'un homme tellement moche qu'il ne peut survivre sans son masque), et à ce moment là arrive, comme un cheveux sur la soupe (ou un raccourci scénaristique, c'est comme vous préférez), le Dr. Loomis, qui tirera sur son protégé, le faisant chuter par la fenêtre. Mais ce dernier disparaît, laissant à jamais planer la menace fantôme ( *respiration lourde* "Laurie, je suis ton frêre"*). Du moins, jusqu'à la première suite...



Premier slasher à masque, Halloween est donc incohérent, chiant de bout en bout, malgrè quelques passages amusants. Pour ne pas être totalement de mauvaise foi, je saluerai quand même la puissance du score musical, et l'efficacité des débuts de scènes. Le reste est chiant, entre des acteurs qui se demandent parfois ce qu'ils font là (Jamie Lee Curtis et Donald Pleasance ont rarement été aussi peu expressifs), des meurtres peu intéressants et une histoire invraisemblable et lisse. Bref, le digne ancêtre de la série de slasher qui fait encore rage de nos jours.

Ste²ve

vendredi 1 février 2008

La derniere maison sur la gauche

La derniere maison sur la gauche...Une réputation sulfureuse de film choquant, horrible, "une vraie épreuve" tant c'est réaliste.




Ben pu*ain...Faudra m'expliquer comment on peut être choqué ou même dégouté devant le film...Rien, absolument rien de ce qui est montré ne justifie la réputation du film. Comment peut on affirmer sérieusement que le film est froid et cruel quand on voit les péripéties des personnages, leurs réactions, sans parler des roles secondaires? Les deux pouffes, à la recherche de trucs à fumer, se font pieger de maniere ridicule par une tete de con qui les ramene aux 3 autres gueules de cons (dont une conne), qui décident alors de les torturer/violer. Faut dire que les gugusses sortent de taule et qu'avec leurs physiques avantageux et leur dégaine, ils ont sans doute plus reçu que donné niveau sexe. Et en plus, leur nymphomoche de copine refuse de se faire sauter tant qu'il n'y aura pas deux autres filles de plus. De quoi justifier l'enlevement donc, qui ne semble pourtant pas du tout planifié. Alors pendant ce temps, les parents s'inquietent en faisant un gateau, mais la police les rassure. De toute façon le vrai probleme dans l'histoire, c'est que le téléphone fonctionne un coup sur deux. Ce qui semble satisfaire les deux flics, plus avides de gateaux que d'enquetes.



Les méchants pas beau déplacent les deux filles dans leur coffre, mais comble de malchance (ou comble de la ficelle scénaristique), ils tombent en panne à coté de la maison de la maman de Mari (oui, une des victimes). Ils décident alors d'aller faire joujou avec les pouffes dans les bois. Apres plusieurs humiliations tellement bien filmées qu'on n'a meme pas de peine pour elles, l'une des deux tente de s'échapper. Scènes d'action incroyables, avec la fille poursuivie à une vitesse folle dans les bois, passant sous les troncs au lieu de les esquiver pour laisser le temps aux méchants de la rattraper. Et en plus, ce bois doit faire tout au plus 25m², puisqu'au terme de cette poursuite infernale, la fuyarde tombe sur le chef de la bande. Quel malheureux hasard. La fille est bien entendue mise à mort, dans une interpretation d'actrice qui ferait rire Steven Seagal. On revient alors à la 1ere victime, qu'on va tuer également apres l'avoir violé (baillements de circonstance pour la scene de viol), et apres une poursuite à la marche. La pauvre périra dans le lac, tuée de deux balles dans la tete.



Pendant ce temps, Craven vient mettre en place l'élément "comique volontaire" du film avec les péripéties des deux flics. En effet, ils ont été prévenus que les fugitifs avaient été repérés dans leur secteur, mais surtout, ils ont vu leur voiture en repartant de la maison au téléphone maudit. 15km à faire, ils prennent la voiture. Malheureusement, ils tombent en panne (gag 1). Ils croisent une 1ere voiture qui refuse de les prendre et dont les occupants les insultent (gag 2). Puis une seconde, conduite par une black au sourire spécial (gag 3), qui refuse de se séparer des caisses de poulets qu'elle transporte (gag 4) et leur dit de monter sur le toit (gag 5) d'où ils tombent (gag 6). Toutes ces péripéties aidant, ils n'arriveront au terme des quelques km qui leur restent qu'au petit matin. C'est sans doute le fait de manger des gateaux qui leur pese, parce que 10km en plusieurs heures, faut quand meme le faire... Revenons à nos tueurs, qui réussissent à se faire accueillir chez les parents de Mari pour la nuit. Evidemment, les parents, attristés qu'ils le sont par la disparition de leur fille, s'empressent d'ouvrir leur foyer à cette bande de gueules de criminels. Parce que dans l'Amérique profonde, tout le monde est gentil et naif. Evidemment, ils vont découvrir que leurs invités ont tué leur fille (scène remarquable de finesse scénaristique...) et décider de se venger.



Pendant que la maman joue à touche pipi avec l'un des criminels, le papa se transforme en MacGyver (avec un peu de Denis la malice vu l'intelligence des pieges)...On aura alors la joie de voir un combat avec des coups non portés, non armés, avant un duel tronçonneuse/tabouret des plus incroyables (oui, car c'est le tabouret le plus puissant). La pouffe des tueurs s'enfuit droit devant elle, et tombe malencontreusement dans la piscine (non mais franchement, comment peut on etre aussi con?) et se fait tuer à son tour. C'est alors qu'arrivent les zouaves de la police, et le film se termine donc comme ça. Ah oui, important: le film est "tiré d'une histoire vraie". Bref, tout ça pour dire que, plus qu'une déception, ce fut une vraie surprise de découvrir ce film, qui a tout du nanard plutot que du rape & revenge glauque. Aucun élément ne justifie les adjectifs attribués à cette mer*e infame, qui s'enfonce à chaque scene dans le ridicule le plus absolu. Impossible pour moi de mettre plus qu'un bon 0/6, d'autant que Craven filme avec ses pieds et que la musique est completement débile. Au moins, un adjectif ne mentait pas: le film est infame, et il est difficile d'aller jusqu'au bout. Mais c'est davantage une question de qualité et d'ennui que de dégout.

Ste²ve